Prêts immobiliers : la hausse des taux s'amplifie
Les données de janvier 2023 de l'Observatoire Crédit Logement montrent que le taux débiteur moyen en janvier était de 2,59%, le 13e mois consécutif de hausse.
Des taux d'intérêt moyen jusqu'à 2,74 % sur 25 ans
La hausse moyenne des taux en janvier (+25 points de base – points de base –) est plus rapide qu'en octobre (+19 points de base) ou juillet (+18 points de base) l'an dernier.
La réévaluation du taux d'usure de janvier 2023 était plus forte que les deux précédentes car :
+52 points de base en janvier pour les prêts à plus de 20 ans (soit 66,8 % de la production)
+48 points de base à la réévaluation d'octobre 2022
+ 17 pb en juillet 2022.
Cependant, la rentabilité des nouveaux crédits peine à se redresser. Les marges bénéficiaires des établissements bancaires se sont détériorées après le relèvement du taux de refinancement de la BCE à 2,5 % en décembre 2022, après deux précédentes hausses en juillet et novembre 2022. Ainsi, la production de nouveaux crédits, dont la dynamique avait déjà sensiblement changé en 2022 en raison de l'affaiblissement de la demande et de la contraction de l'offre, ne s'est pas vraiment redressée.
Et selon Crédit Logement, les taux d'intérêt des emprunteurs à faibles apports propres sont actuellement supérieurs à 3,0 %, notamment pour les prêts à 25 ans.
Stabilisation de la durée en 20 ans et 8 mois
En janvier 2023, la durée moyenne des prêts est restée stable à 248 mois.
A partir du printemps 2022, on assistera à une augmentation de la durée moyenne d'emprunt. D'ici fin 2022, il atteindra des niveaux sans précédent et se stabilisera en janvier 2023. En janvier 2023, 66,6 % des prêts bancaires à l'accession à la propriété avaient des maturités de 20 à 25 ans.
Reprise de l'activité, pas suffisante pour inverser la tendance
Les taux débiteurs ont considérablement augmenté en raison de la hausse des taux d'intérêt élevés à partir du 1er janvier 2023, mais de nouvelles hausses des taux d'intérêt de la BCE ont mis la pression sur le redressement de la rentabilité.
Dans ces conditions, la production de crédit s'est redressée en janvier (+32,2 %) par rapport à décembre, de même que le nombre de crédits accordés (+29,3 %), bien que par SO encore insuffisant pour compenser la baisse d'activité.
En rythme trimestriel, la production à fin janvier est toujours en baisse (-44,0% a/a), tout comme les autres crédits (-41,9%). En rythme annuel, les crédits à fin janvier ont reculé de -23,5% contre +8,1% en glissement annuel sur la même période. Le nombre de crédits diminue également de –23,0% (+5,7% sur un an).
Affaiblissement de la demande en raison du pouvoir d'achat
Après une forte hausse en 2022, les revenus des emprunteurs continuent de progresser (+6,1% a/a en janvier contre +3,9% en 2022). À mesure que l'accès au crédit se resserre, la demande s'affaiblit en raison d'une perte de pouvoir d'achat et de la hausse de l'inflation et des taux hypothécaires. Ces conditions défavorisent gravement les ménages à faible revenu, mais tous sont désormais contraints d'abandonner des projets ambitieux. Par conséquent, les coûts relatifs diminuent rapidement. 4,9 années de revenu en janvier 2023 contre 4,3 années de revenu à la même période il y a un an. Enfin, même si le rythme a ralenti (+2,3% en janvier, +12,3% en 2022), les cotisations individuelles augmentent et le niveau moyen de crédits utilisés diminue (-4,0% en janvier, +3,3% en 2022 ), ce qui contribuera à limiter la dégradation des indicateurs de solvabilité qui s'observera principalement au second semestre 2022.